www.1001migliaitalia.it/en/ 1- Caractéristiques annoncées: 1601km 16000 m de dénivelés Parcours inversé à celui des précédentes éditions 2- Préparation : -Belle préparation hivernale avec des programmes spécifiques Trainer road sur Home trainer, du Ski de fond mais aussi de façon quotidienne du gainage spécifique pour cyclistes -Bon début de saison débuté à l’extérieur le 18 mars, alternance des types d’entrainement entre le travail en cote, l’endurance, le seuil anéorobic. Le plus souvent seul. -Augmentation du volume en Mai …Premier 300 kms. Un mois de juin avec un peu moins de volume qu’en Mai pour assurer une récupération -Brevet du 1000km effectué tout début juillet a permis de valider le travail en intensité dans les cotes ainsi que le volume d’endurance. Le reste du mois du juillet a été occupé à travailler sur la récupération active en multipliant les sorties de 300 k et plus avec peu de jour de récup entre elles. -Période d’affutage de 2 semaines avec réduction majeur du volume tout en maintenant les intensités. Belle sortie de cotes sur Rigaud et montée du Stelvio ont été à l’image de cette période d’affutage. 3 journées pleines de repos total avec le départ du 16 aout. -Ma préparation se passe à merveille. Aucun obstacle à part une période de 9 jours en avril suite à la première injection du vaccin covid-19. Bon contrôle de mon poids à 73.2 kg avant de partir. Je comprends que j’ai encore du poids à perdre et c’est un défi permanent pour moi, La bataille du poids est encore à gagner… 3- Mes objectifs : Macro : -Finir -Être fier de ma performance à la fin -Battre mon record de 2016 (92h5) sur un parcourt inversé cette fois ci avec plus de dénivelés ( 3 côtes majeurs ont été ajoutées et montées à partir du niveau de la mer) Micro : -Passer la première nuit sur le vélo et arriver le 17 aout au soir à Castelnuovo (KM 600). -Utiliser les nuits pour avancer et lutter ainsi efficacement contre la chaleur annoncée. -Faire de micro sieste au contrôle autour de 15 minutes -S’assurer de manger solide après chaque 50 km grand max. (Mon test de VO2 max a démontré que mon moteur avait une tendance à consommer beaucoup de glucoses) - Ne pas m’affoler à en faire trop en tête de peloton (en garder sous la pédale) 4- Journée 1 : 16 aout 18h10 617km 7913 Mètre D+ -Je pars avec mes amis du club, Olivier C et Marc B -Le vent est défavorable, pas fort, mais juste assez pour vraiment déranger Je me retrouve seul assez rapidement Je ressens un léger mal de tête peut être dû au stress de l’attente Mon rythme me satisfait et tout va pour le mieux La nuit est douce et nous abordons les premières côtes de façon confortable avec un bon groupe maintenant J’utilise le maximum de mes disponibilités en liquide avec 2 bidons de 750 cl plus mon ‘’camel- back’’. Je fais l’erreur de mettre des électrolytes dans chacun des contenants et ainsi très rapidement, je sens que la peau de mon fessier me pique, ma transpiration abondante du aux températures chaudes est pleinement chargée des électrolytes qui irritent la peau. Il est trop tard, je suis en prise avec un irritem fessier. Un obstacle qui n’était pas prévu. J’ai quand même apporté du sulfate de Zinc (Pommade que l’on utilise pour les Bébés en cas d’irritem fessier) et je m’empresse de l’utiliser afin de soulager la gêne persistante. Dans une descente ou la route est de mauvaise qualité, ma roue avant vient frapper un trou qui occasionne une première crevaison, il est 2 h00 Am. Je me retrouve de nouveau seul, mais je roule bien, je monte très bien et je rattrape pas mal de cyclistes. Je manque de chuter dans une descente ou je ne vois pas le virage assez tôt. En fait, je me concentre sur la qualité de route afin d’éviter les pièges (je ne veux pas crever à nouveau) et j’oublie de regarder un peu plus loin afin d’anticiper les courbes et autres virages…Une belle frayeur, il en est fallu de peu… Je fais une erreur de ne pas enlever une couche de vêtement dans les montées et en rajouter dans les descentes ce qui fait que j’arrive totalement trempé et transit … de froid au contrôle de Deiva Marina (Km 257) A Deiva Marina, il est 5h00 Am, au contrôle, je ne peux repartir de suite, tous mes vêtements sont trempés, j’attends donc près d’1 heure avant de repartir lors de la levée du jour pour l’étape la plus dur de ce Miglia : 105 km 2500 m de D+ qui nous emmène à Gorfigliano (Km 362) 4 belle montées autour de 10 km chacune, après une nuit blanche et après 257 km de fait, ….du Sport…. Avec les arrêts, je mets 7 heures pour faire cette étape, Il fait chaud, les pentes reviennent vites et elles sont abruptes souvent au-delà de 10 %. Je m’arrête plusieurs fois pour me restaurer (café, viennoiseries, Cokes (Coca-Cola) Muffin) et faire le ravitaillement en eau. Je suis content de mon début de course malgré ma crevaison et mon irritem. Je repars pour l’étape suivante qui nous mènera à Pontedera avec un col à passer, on traversera le village de Pinocchio (Colodi). Il fait très chaud, avant le col, je m’arrête faire le plein en eau et savourer une Gélato (Crème glacée Italienne) Je monte le col pas au même niveau des montées précédentes et je m’aperçois qu’au début de la descente, que je suis en prise avec une autre crevaison, cette fois ci lente. Il fait chaud et je décide quand même d’aller jusqu’au contrôle pour réparer, (il reste suffisamment d’air dans le pneu pour avancer…Crevaison lente) . Évidemment ce n’est pas la meilleure idée que ce soit au niveau sécurité mais aussi au niveau des watts supplémentaires utilisés. Mais après tous ces efforts et une nuit blanche, la lucidité n’est plus au rendez-vous. Je ne peux suivre les cyclistes qui me rattrape maintenant, enfin, je me décide à réparer. J’arrive à Pontedera après 19 h00 (Km 479) ayant perdu peut être plus de 30 minutes à m’entêter à ne pas réparer et à effectuer la réparation elle-même. A Pontedera, je fais le plein d’énergie ainsi que de recharger mon wahoo Je me pose la question de repartir, mon objectif initial est d’arriver au soir du 17 à Castelnuovo, le parcourt a été plus difficile que prévu avec un dénivelé de plus de 5436 m et 483 km au compteur, j’avais sous-évalué la cote rajoutée après Deiva Marina ainsi que le dénivelé qui débutait au niveau de la mer, bien différent qu’en 2016 ou inversement nous venions de l’intérieur de terres avec donc un D+ inférieur. Le vent défavorable ainsi que les 2 crevaisons se sont rajoutés à la difficulté du terrain. Mais bon un objectif est un objectif, la tête décide d’y aller, malgré qu’il est 20h00, malgré que je me lance dans une deuxième nuit sans dormir, malgré que je ne suis pas sûr du tout de trouver à manger sur le parcourt. Un objectif est un objectif….. Et on travaille sur le mental … Très peu de cyclistes décident de repartir, tous semblent relaxer et s’apprêtent à dormir à Pontedera. Avec moi, je ne vois que 4 qui décident de traverser. Les cotes s’enchainent les unes aux autres, 1822 m sont annoncées pour 112 km, ce qui en fait une étape difficile. Tout va bien, j’arrive à San Giminiano , petite ville fortifiée de toute beauté dans le début de la nuit. Je profite de l’endroit touristique, les rues sont plein de monde. Mais je finis par me tromper de route et je me rends compte que je remonte en sens inverse. J’essaie de reprendre mes esprits et de retrouver une certaine logique dans la navigation de mon Wahoo. Je retrouve mon chemin, en ayant fait une remontée du chemin inverse, que de temps perdu. Je continue, mais je me rends compte que si je continue ainsi, je ne dormirai pas beaucoup. J’ai conscience que je dois dormir pour être efficace pour la suite de ce Miglia. Alors je m’arrête sous un olivier, utilise ma couverture de survie et essaye de m’endormir. Je me rends compte de ma stupidité et je reprends ma route en m’étant assoupi peut être quelques minutes. Je me retrouve avec un autre cycliste il est 2h00 Am, dans les montées, je suis plus fort que lui mais dans les descentes, il me largue. Il roule à fond dans les descentes de portant nullement attention aux possibles et certaines défectuosités de la route. Je ne peux le suivre et je le laisse aller, je ne cherche pas à le rattraper dans les côtes. Peu après 3 sangliers traversent la route devant moi. Ouf !!!! L’un d’entre eux traverse à 5 mètres de moi. Ce qui est drôle est qu’au même endroit en 2016, un groupe plus important de sangliers avaient traversé devant notre groupe. Je me retrouve seul, je sais que je suis proche du contrôle et d’un coup. Mon wahoo m’indique que je suis arrivé à destination. C’est comme si il décide de finaliser le parcourt à sa guise ayant puisé dans sa réserve pour recalculer les multiples erreurs que j’ai effectué durant cette étape. Je tourne en rond, ne sait pas ou vraiment je suis, je demande l’aide de mon cellulaire qui vient seconder mon wahoo, cela ne suffit pas, le roadbook papier vient à la rescousse pour trouver une solution, le tout pour me rendre compte que je suis à 9 km du contrôle. Avec toutes les erreurs de parcourt la recherche du contrôle, j’ai effectué 134 km soit 22 km de trop… J’arrive là-bas, il est plus de 6 h00 du matin. J’ai perdu mon énergie dans cette seconde nuit d’affilée sans dormir. Je n’ai pas mangé depuis la veille avant mon départ avant 20 h00. Ma stratégie de respecter à tout prix mon objectif a été lamentable. J’essaie de m’allonger, mais le soleil est déjà levé, Je me change, je repars…. 5- Journée 2 : 18 Aout 7h45: 174 km 2462 Mètre D+ Je repars, il est 7 h45, le soleil est bien là, Il annonce une superbe journée chaude. La prochaine étape me mène à San Quirico d’orcia, 60 km annoncé avec 1004 de D+. Une multitude de petites côtes à travers la Toscane, paysage de rêve….C’est beau. L’architecture se mêle harmonieusement au paysage. Vraiment beau. Je suis content, le rythme est bon et je ne ressens pas trop la fatigue de mes différentes escapades nocturnes Au contrôle, je prends soin de bien m’alimenter et m’hydrater, je fais aussi une sieste avant de repartir sous une chaleur torride. Direction Lac Bolsena, je monte bien le col de Radicofani, par la suite l’énergie baisse et je finis l’étape comme je peux, besoin de repos. J’arrive à Bolsena, il est assez tôt en début de soirée. Je reste là. Douche et repas chaud mentionne un mental au beau fixe malgré la fatigue. L’organisation m’annonce que seulement 30 cyclistes sont arrivés avant moi. Ce n’est donc pas si mal…. 6- Journée 3 : 19 Aout Minuit 298 km 3698 Mètre de D+ Je dors dans les estrades du gymnase, pas très confortable, mais mon corps s’endors facilement et j’ai sentiment de dormir normalement, comme quoi on peut s’adapter à dormir même sur du béton… J’entends du bruit, il est minuit, les cyclistes bougent autour de moi, un mot d’ordre semble se diffuser de partir maintenant pour la prochaine étape, la plus longue, 139 km avec un D+ de 1722. 2 belles côtes au programme, la première en sortant de Bolsena se passe super bien, je sens que j’ai récupéré malgré peut être 2 heures de sommeil. La deuxième après Ovietto est plus longue (20 km) avec parfois de belles rampes. Là, mon corps m’a rappelé que j’avais dormi autour de 2 heures en 3 nuits…. En haut, je sentais que j’allais m’endormir, je m’arrête, je m’allonge sur le bord de la forêt, repars, la somnolence revient, je me sens pas à l’aise de descendre ainsi, j’ai aussi froid, très froid. Je me vêtis de ce que j’ai, mais cela ne suffit pas. Pourtant la température indique …14 degrés…. La fatigue me joue des tours, je m’arrête à nouveau, j’attends de me réchauffer, prends une pilule : Wake Up (Caféine) et je repars après peut 30 minutes ou 1 heure, je ne sais pas. Au bas de la descente, il fait jour, je me retrouve avec d’autres cyclistes, on s’arrête ensemble pour se restaurer dans un caffé qui vient juste d’ouvrir. Je roule à mon rythme, mais pas trop vite. J’arrive au contrôle de Tavernelle. Il fait beau et chaud. Une étape de passé, je prends soin de faire une sieste et je repars direction Regello, ou une douche m’attend ainsi que des vêtements propres. L’énergie est revenue. Je me sens prêt à affronter le défi de la journée…. La montée de Wallonbrossa : un col de 14 km qui semble la montée la plus difficile de ce Miglia. Tout va bien, je suis content de ma montée. Direction Mugello ou j’arrive à la tombée de la nuit. 7- Journée 4 : 20 Aout 2h00 441 km 1215 Mètre de D+ Debout à 2 h00. Ma montre Fitbit m’annonce le seul enregistrement de sommeil durant l’ensemble de mon Miglia (2 h26) Départ pour Lugo pour la dernière étape de montagne. La dernière montée se passe très bien, elle n’est pas facile, mais je suis en pleine confiance. La descente est longue et je me sens de nouveau m’endormir. Mes pilules Wake Up ne font rien. Je vois dans un village un banc, je m’y arrête, puis repars peut être 30 ou 45 minutes plus tard. On passe à Imola, lieu des Grands prix de formule 1 . A Lugo, je mets un temps fou à trouver le contrôle, Je fais 11 km de trop, pas du tout content, je ne me gêne pas pour le faire savoir sur la piètre visibilité des directions vers le contrôle. La plaine, rien de vraiment à dire, juste que je mets à regretter les montagnes des Appenins, vraiment monotone ces plaines ou l’on doit faire attention à la mauvaise qualité des routes. Contrôle, puis direction la plaine du fleuve Pô, le paysage est agréable, nous sommes à découvert en plein soleil, la qualité des routes fait toujours défaut. Mais bon agréable de suivre le Pô qui nous approche de la fin de ce Miglia. Arrive le soir ou mon but est d’arriver à Frombio et de repartir très tôt le matin pour la dernière étape de ce Miglia. A Colorno, je décide de ne pas suivre l’invitation que me fait un cycliste Italien de faire l’étape avec lui et d’autres. Je ne me sens pas à l’aise de faire partie d’un groupe. Je crains mes somnolences et d’être en fait un danger pour le groupe. Je repars seul, d’ailleurs, j’ai fait l’immense majorité de mon parcourt seul depuis le départ. Pour cette étape, il m’arrive la même type de situation que lors de l’étape me menant à Castelnuovo. Je me trompe plusieurs fois, mon wahoo me remet sur le bon chemin. Puis il m’indique que je suis arrivé à destination…… Je suis devant un cimetière…. Drôle de destination. Il est 2 h00 ou plus. Je n’ai plus de lucidité. Je décide de rester là un moment pour relaxer. La nuit est agréable, malgré que je sois allongé sur un banc …à l’entrée d’un cimetière…. Je me ressaisis et prends l’énergie cérébrale qu’il me reste pour retrouver mon chemin…. Il me reste 13 km à faire. Allons Y. J’arrive à Frombio, quasiment à l’heure que je voulais repartir. Donc pas le temps de relaxer trop trop. Un bon repas chaud, je regonfle mes pneus et suis prêt à repartir, il est plus de 5 h00. Encore une fois je n’ai pas dormi ou presque…. Ce sera l’histoire de mon Miglia…. La Gestion du Sommeil….Lamentable… 8- Journée 5 : 21 Aout 126 km 177 Mètre de D+ Pas grand-chose à dire, j’avais hâte de rentrer. Je perdais ma lucidité, et je me demandais dans quel pays j’étais…. Je lisais mal mon gps, ce qui fait que je faisais erreur après erreur. Le manque de sommeil me rattrapait. Heureusement que j’étais la plupart du temps sur de petites routes empruntées pratiquement que par des cyclistes. Je devenais dangereux. Oui il était temps que j’arrive. Conclusion :
C’est certain que finir le Miglia donne une belle satisfaction. Mon objectif de l’année est atteint. Je peux décompresser. D’ailleurs de suite dans la journée, j’affirme que je n’y remettrais plus les pieds. Mais le lendemain, je change d’idée, j’y reviendrai lors la prochaine édition. Certain. Le contenant de l’évènement est fabuleux, les paysages, les architectures des villages, un musée à ciel ouvert, la diversité, l’atmosphère des participants, la communication avec les Italiens lors des arrêts dans les commerces, sa difficulté sont autant de points en faveur du Miglia. Le contenu reste trop léger, la quantité de nourriture peu importante trop souvent et peu varié. Chaque contrôle était différent, l’un était parfait, l’autre la catastrophe, la difficulté de trouver les contrôles alors qu’ils sont supposés être orientés de façon visible, la faible qualité des dortoirs, à Bolsena par ex, j’ai dormi à même le béton alors qu’il aurait été possible d’installer des tapis …nous étions dans un gymnase. La qualité des routes fait dur, des routes parfois très dangereuses. Dur pour une organisation qui se veut élite, c’était déjà le cas en 2016, mais cela s’est malheureusement détérioré en 2021. Un mot aussi sur la qualité des participants, un niveau très élevé, plusieurs venait de l’ultra cycling ou l’Ironman, plus jeune et plus aguerri que les participants de PBP. Je finis en 60 ème position sur 305 cyclistes au départ, 230 ont terminé le premier a fini en 86h 40 mn. 8 cyclistes ont fini en moins de 4 jours (96 heures) contre 44 en 2016, Le premier en 2016 a fait la distance en 74 h 22 mn. En 2016, je finissais en 28 ème position en 92h 26 mn. Compte tenu du parcourt inversé, du dénivelé plus important, du vent défavorable, il n’était pas possible de faire mieux qu’en 2016. J’en suis très loin, mais en tenant compte de ma gestion du sommeil désastreuse, en fait j’ai dormi peut être 6 heures en 4 nuits et des pertes de temps interminable (recherche du parcours, crevaisons, arrêt pour vaincre la somnolence, arrêt pour se réchauffer) je ne peux qu’être vraiment satisfait de mon parcours en 2021. Et je le suis. Mon Miglia en chiffre : 1656 Km 77h 5 mn passé sur le vélo 15288 D+ 2 Crevaisons Approx 6 heures des sommeils 113h 56 mn
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Auteur
Frédéric Perman Archives
Septembre 2022
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